2004, 20 minutes
Effectif : harpe, guitare, cymbalum, contrebasse et dispositif électronique
Oeuvre réalisée à l’Ircam
Création : 6 juin 2004, Festival Agora, Paris
D. & F. 15418
Sul Segno, pour harpe, guitare, cymbalum, contrebasse et dispositif électronique est la ré-élaboration pour le concert de matériaux provenant de la pièce « Al Segno », composée en 2000 à l’IRCAM pour un spectacle chorégraphique de François Raffinot Entièrement réécrite, cette partition explore le domaine sonore des instruments résonants à cordes pincées. La matière musicale de la pièce évolue en un flux et reflux de figures mouvantes qui se résolvent dans des solos et duos aux caractères introspectifs ou dans des structures rythmiques m’affranchissant progressivement de la délicatesse du timbre des instruments afin de créer une expression musicale énergique, délibérément en contradiction avec l’image visuelle du petit ensemble. Le champ acoustique des instruments résonants est étendu au niveau de l’électronique par le principe de synthèse par modèle de résonance. La matière première de ces modèles est une banque d’analyses des sons instrumentaux, qui sert de base à la synthèse. Les transitoires d’attaque de ces sons ont ensuite été séparés de leur corps harmonique, pour obtenir toute une série d’impulsions bruitées, appelées à venir servir d’excitateur à ces corps harmoniques modélisés. Au niveau de l’écriture instrumentale, l’entretien du son par l’utilisation de différents modes de jeu, crée un univers granulaire, caractéristique de la couleur générale de la pièce, mais aussi, empreinte formelle identifiable. D’un point de vue plus global, le paradigme de l’action sur la corde faisant résonner le corps de l’instrument est appliqué à toute l’électronique, monde de résonances par extension de l’instrument dans Sul Segno. Ainsi, ce principe régit aussi les longues périodes musicales échantillonnées à la volée et traitées de manière continue dans la pièce, créant nombre de traces et d’ombres fuyantes et constituant l’univers complémentaire des instruments transformés, ou parfois, déformés. Je tiens à remercier les assistants musicaux qui ont travaillé sur ce projet avec moi : Denis Lorrain pour les premières phases de travail, et enfin Manuel Poletti pour son aide et son écoute, ainsi que pour tous les superbes outils informatiques qu’il a développé pour cette pièce.